Sus, mon village

Avant de commencer la lecture sur le site, sachez que cette page existe aussi en .pdf sur la platefore Issuu: SUS, CHRONIQUES D'UN VILLAGE BEARNAIS. Ce .pdf en hyperlien (passez la souris ou cliquez sur le titre en gras) est bien mieux présenté, plus illustré, mais rassurez-vous, le contenu est le même et sera mis à jour si besoin. N'étant téléchargeable sur cette plateforme, n'hésitez pas à me demander le document par mail. Je vous le transmettrai avec grand plaisir: piloubearn@gmail.com

Bonne lercture, Pierre :)

 

 

Sus, chroniques d'un village béarnais

 

Le village de Sus est un petit village du Sud-Ouest français, à l’ouest d’une province, autrefois indépendante, nommée Béarn. Implanté sur le gave d’Oloron et coincé entre Navarrenx et les forêts menant au Pays Basque, ce petit village d’un tout petit peu moins de 400 âmes est aujourd’hui le fruit d’une histoire presque millénaire.

Sus fut nommée Sus-Maïour dès le XIIe siècle. Son nom pourrait avoir pour origine le mot « sout », l'endroit où vit le cochon. Sus pourrait donc provenir de l'élevage porcins. C’est une origine, soit-dit-en-passant très régulièrement contestée. On peut aussi lire que le nom d’origine latine (Sursom ou Susum), décliné en Susoo en Béarn, indique une position en amont, certainement à partir de Navarrenx. Son suffixe « Maïour » était en opposition au « Menour » de Susmiou, car plus grande. A la fin du XIVe siècle, le village comptait une trentaine de foyers. De cette époque, Sus a connu d’autres dénominations (à comparer avec des sources fiables ou aux archives, mais cela pourrait donner): Sancte-Cataline Dessus et (Sent-)Saubador Dessus (respectivement 1384 et 1396, notaires de Navarrenx), Suus (1548, réformation de Béarn) et Sent-Johan de Sus (1608, insinuations du diocèse d'Oloron).

Pour en revenir à l’histoire, et donc l'architecture de Sus, il est à savoir qu’il y avait à au village une abbaye laïque vassale, qui dépendait directement de la vicomté de Béarn. Au XVIIIe siècle elle fait partie des biens de la famille d’Abbadie-Partarrieu. Achat, don, legs... ? Aujourd'hui, ce bâtiment est l'école et la mairie. 

 

Il y aurait eu à Sus, selon certains documents, un important quartier de cagots (ou Chrestiaas), ce qui laisse penser que Sus a connu une certaine activité artisanale, peut-être même qu'elle fût importante. En effet, cette hypothèse est crédible dans le sens où ces cagots étaient reconnus (et “appréciés”) pour leurs travaux dans les métiers du bois, de la charpente, de la menuiserie, du sabot, charron ou encore de la forge. Peu appréciés mais très utiles, on attribue même aux Cagots de Sus et d'Angous la charpente de l'église St-Girons de Monein, si réputée. Le chêne vient de cette forêt partagée entre les Angousiens et les Sussois... peut-être y ont-ils envoyé des artisans. On sait en revanche qu’à cette époque, cette communauté de cagots était installée dans le quartier appelé Lou Coo. Selon les spécialistes, sept familles vivant actuellement dans le village, descendent de cette communauté, autrefois méprisée par les autres habitants.

 

La fontaine de Roland

 

Restons en ce début de Moyen-Age avec un personnage haut en couleurs et bien connu de l’Histoire de France : Roland, neveu de Charlemagne.

Dans la forêt sussoise, en direction de la Soule, se trouve une petite (mais charmante !) source d’eau. Cette dernière est le support d’une légende, celle d'un lieu apaisant et plutôt joli à voir.

Nombre de Sussois, voisins, marcheurs ou simples curieux ont eu l'occasion à se rendre à cette fontaine. Il faut avouer que le trajet qui mène de la route de Mauléon à la fontaine est relativement court, mais il est extraordinaire. Il a quelque chose de féerique. Ces arbres qui nous entourent nous donnent l'impression de nous parler, de nous protéger. 

Une fois un virage assez important fait, vers la droite, et quelques branchages enjambés, nous voici face à la fameuse fontaine. Si petite, si simple, mais si imposante de par le silence et le calme qu'elle vous propose. De fait, la seule chose que l’on entend, c’est elle-même, la fontaine, ainsi que le ruisseau qui lui est éponyme : le ruisseau de Roland. Si vous êtes ouvert d'esprit, les plus courageux d'entre vous tenteront même une introspection. Nombreux sont ceux qui ont essayé.

En hauteur, à un mètre de la source, est planté un panneau, retraçant la légende suivante : revenant de Roncevaux sans y avoir fait une seule halte, Roland, décida de s'arrêter à Sus, en ses bois béarnais pour y apaiser sa soif, mais aussi celle de son cheval. Voici ce qui est inscrit sur le panneau :

Dans la forêt de Sus, les arbres bruissaient, tous chuchotaient « Voici Roland ! Voici Roland ! » Sous le talus moussu, son cheval blanc frappa, frappa encore les roches de ses fringants sabots. L'épée acérée de Roland s'élançant dans les airs pourfendit le roc en une large brèche. Le cavalier, genoux à terre, penchant son jeune visage, grava la croix de Dieu sur le sol pierreux. C'est alors qu'il eut fini qu'une source jaillit qui apaisa sa soif puis celle du cheval blanc. Dans la forêt de Sus, les arbres bruissaient, tous chuchotaient « Roland s’en va ! Roland s'en va ! »

JF Moyano

Voici une histoire que l'on aime bien raconter aux jeunes sussois. Les plus curieux d'entre eux s'amusent d'ailleurs à chercher la marque en forme de fer à cheval, sur le rocher, empreinte laissée par le sabot du cheval de Roland. Ces dernières années, en plus de simples marcheurs ou curieux, ce sont les sportifs participant au Trail de la Fontaine de Roland qui passent devant la fontaine, coupant le temps d’une fin de matinée de début Mai, un silence parfois troublant, mais ô combien apaisant.

 

Combien de Sussois en 1385 ?

 

En 1385, Gaston Fébus, vicomte du Béarn ordonne un grand dénombrement, où sont recensés tous les feux de tous les villages béarnais. Un feu correspondait à un foyer. On aurait compté à Sus trente feux "fiscaux" (nous ne prenons pas en compte "lo crestiaa", les Cagots, qui n’étaient guère estimés en société, bien qu'utiles). On estime donc la population sussoise de 1385 à environ 120 habitants.

Voici le dénombrement de Sus, issu donc du Dénombrement Général des Maisons de la Vicomté de Béarn en 1385, rédigé par Paul Raymond, archiviste :

(foecs = feux; ostau = maison)

 

Sus, foecs vus:

L’ostau de Berdolet de Bayaut

L’ostau deu caperaa

L’ostau de Per-Arnaut de Capdepont

L’ostau de Monaut de La Sale

L’ostau de Peyrucoo de Casemayor

L’ostau de Cosso en que demore Guihem-Bernat d’Usquenh

L’ostau de Per-Arnaut de Laporte

L’ostau d’Arnaudet de Faurie

L’ostau de Goalhardet deu Cerer

L’ostau de Goalhardet de Casauboo

L’ostau de Begbeder en que demore une femne de Lagor

L’ostau de Berdolo de Domec

L’ostau Pes de Noguees

L’ostau de Caresusaa en que demore une macipe deu borc de Ssus

L’ostau d’Aramon deu Casso

L’ostau de Tuquolo de Lopee

L’ostau d’Arnaut de Casenave

L’ostau de Berdolo de Crabitees

L’ostau d’Arnaut de Condom

L’ostau de Part-Ariu

L’ostau de Nabarrot d’Abadie, domenger

Lo crestiaa

L’ostau deu seuhor de Ssus, domenger

L’ostau d’Abadie-Susa, domenger

 

Seguen se los ostaus deu diit loc en que no fon trobat foecs:

 

L’ostau de Part-Ariu empero y fo trobat (rayé)

L’ostau de Vinhau

L’ostau de Sobiroo

L’ostau de Minbiele

L’ostau de Begarie

L’ostau de Puyou

L’ostau de Raxo

 

Peyrucoo de Casemayoo, Per-Arnauton de Laporte e Tucolo deu Peree, deu diit loc de Ssus, apres segrement, dixon que ave, pagat lo foegatge de qui adare per XXII foecs.

 

Restons dans l'époque médiévale et allons à la limite de la Renaissance. Plongeons en pleines guerres de religions. Pendant celles-ci, le seigneur Philippe de Sus prend parti pour les catholiques. Condamné à la peine capitale par pendaison, il échappe à la mort en jurant fidélité à la reine protestante Jeanne d’Albret. Cela n'a pas empêché ses troupes de brûler en 1569 l'église du village.

 

L'église St-Sauveur de Sus

 

Les premières pierres de l’église Saint-Sauveur de Sus sont posées au XVIIe siècle, après l’édit de Nantes établissant la coexistence entre les catholiques et les protestants.

Il ne reste alors aucune trace de l’ancien lieu de culte de Sus datant du XVe siècle, brûlé en 1569 par les troupes de Jeanne d’Albret.

Le plan de la nouvelle église se compose d’une nef à deux travées, séparées par des arcades plein cintre. Elle s’étend sur trois vaisseaux. De plus, il n’y a pas de transept apparent, mais deux chapelles latérales.

L’entrée dans l’église Saint-Sauveur se fait sur le côté de la nef, par un clocher-porche remanié à la fin du XIXe siècle, en 1873. Ce dernier n’est pas aussi ancien que le reste de l’édifice donc. Il se présente sous la forme d’une massive tour carrée de 5 mètres de côté. Sur la pierre blanche du linteau de son portail, on peut lire l’année de sa restauration : 1873. À 15 mètres du sol, une baie géminée éclaire le clocher. Il est couvert d’un toit pyramidal d’ardoises, surmonté d’une croix de fer et d’un coq en zinc. Ce dernier sert à la fois de girouette et de paratonnerre.

Enfin, le couvrement intérieur est en lambris, tandis que celui des toitures est en ardoises.

L’église de Sus figure actuellement sur la liste de l’Inventaire Général du Patrimoine Culturel. Elle renferme notamment un grand crucifix en bois noble sculpté.

Celui-ci orne le mur du chœur de l’église Saint-Sauveur. Ce crucifix présente des dimensions importantes : 2 mètres de haut sur 1,50 mètre de large. Il se compose d’une croix de chêne et d’un Christ sculpté dans un bois plus clair. Ce jeu des essences permet une distinction des couleurs, sans le moindre artifice. Le visage du Christ paraît serein. Ses yeux sont clos et il ne porte pas de couronne d’épines. Mis à part les clous enfoncés dans ses poignets et ses chevilles, le reste de son corps n’est meurtri d’aucune blessure apparente. Ainsi, l’ensemble se rapproche davantage d’un Christ aimant que d’un Christ souffrant. Les dimensions pratiquement à échelle humaine permettent aux paroissiens d’avoir une approche plus réaliste du Christ.

Couvrement du clocher refait au tournant des années 1920, verrières posées en 1937, l’église connaîtra une dernière série d’importants travaux aux débuts des années 2010.

 

Les hommes de Wellington à Sus ?

 

Gaston Sahores m’a laissé quelques pistes d’études sur l’histoire de Sus. Toujours pertinentes, deux de ses pistes s’entremêlent.

Il existe à Sus une zone cadastrale comprise entre le ruisseau Lausset et le chemin de Nitot, à côté du pont qui se nomme Cantonnement ainsi que le quartier appelé Le Cor. Or il existe un document (en anglais…) qui retrace l'avancée des troupes du duc de Wellington d'Espagne jusqu'en France, en 1813-1814, aidées par des Espagnols et de Portugais. Dans ce même document, un général portugais Carlos Frederico Lecor est cité mais il semble s'être battu du côté d'Orthez, alors que du côté de Navarrenx il s'agissait du général espagnol Pablo Murillo. Aurions-nous eu droit à un Lecor se cantonnant du côté de Sus ?

De là, on pourrait aussi prétendre (hypothèse, bien entendu !) que le Cor vient du fameux cor de Roland, que le brave neveu de Charlemagne aurait laissé là avant d'aller se désaltérer à la fontaine de Sus, qui porte aujourd’hui son nom. Mais il devrait s'agir d'un second, car Roland a sonné du “vrai” cor à Roncevaux....

 

Sus, terre de châteaux

 

Sus compte en ses terres trois châteaux : deux belles maisons de maîtres (un château dit “de Fligny” et un autre “de Nitot”), et un autre datant du XVIe siècle dit "de Dufaur" ou "Laroque". Par ailleurs, l’un d’entre eux semble se trouver sur un ancien camp antique.

Ce dernier abrite une communauté d'obédience chrétienne, avec guère de contact avec les Sussois. Il s’agit de la communauté religieuse des Douze Tribus, aussi nommée Tabitha's Place. Le poète Francis Jammes, jeune, a fréquenté le château et a évoqué ses visites à Sus dans son recueil Ma France poétique, où vingt vers sont dédiés à ce château. En effet, la famille Jammes s’est rendue à maintes reprises à Sus, au château des Dufaur, entourage proche. Aujourd’hui, cette batisse appartient à la communauté.

Entouré d’un petit parc arboré, le château (aussi appelé Laroque) est une demeure de plaisance à l’architecture raffinée. Le château se compose d’un corps de logis quadrangulaire à deux niveaux et sept travées cantonné de deux tourelles polygonales sur les angles de la façade antérieure. Les baies sont rectangulaires au deuxième niveau, et cintrées en segment au rez-de-chaussée. Un léger avant-corps central, à trois travées, est marqué par la présence d’un perron, d’un balcon au premier étage, et par un discret décrochement de la toiture. Les combles sont éclairés par quatre lucarnes en oculus ovale, et une grande lucarne centrale à fronton triangulaire. L’ensemble, agréablement ordonnancée, montre une influence de l’architecture classique du XVIIIe siècle, atténuée par la présence des deux tourelles.

 

Concernant les autres châteaux : tout commence par le premier énoncé, le château de Fligny (ou de Beguin selon l'époque).

Le château, dit de Fligny, est un château féodal répertorié aux archives départementales depuis 1281. Ce château n'en n'est pas un au sens martial du terme, mais plutôt une belle maison de maître.

En mai 1820, le château et son domaine de six hectares ont été vendus aux Saint-Cricq, alors propriété du Marquis de Jasses. Ce château sera le château d'enfance de Caroline de Saint-Cricq, fille du Comte Pierre de Saint-Cricq, député des Basses-Pyrénées dans l'arrondissement d'Orthez. Caroline était très amoureuse du compositeur hongrois Franz Liszt, et le sera toute sa vie, malgré un autre mariage (malheureux donc). Cette famille, et surtout Caroline, restera liée à Sus, via le domaine Nitot (sur la route menant à la Soule).

Sommairement, suite au décès de la mère de Caroline de Saint-Cricq, cette dernière hérite du domaine sussois auquel elle est très attachée. Celui-ci lui rappelant bien évidemment son enfance. A ce moment-là, le domaine se compose d’un château, plutôt vieux (de Fligny donc) et devenu “inhabitable” selon les écrits de l’époque, mais aussi de terres, de bois, de trois métairies et d’un moulin sur le gave. La bâtisse représente 22 pièces ainsi qu’un pigeonnier. L’héritage devient officiel le 21 Janvier 1835, lorsque l’acte passe entre les mains de Maître Sorbé. En 1839, elle vend le château et dix-huit hectares mais conserve des terres et le moulin, avant de faire construire en 1843 une maison aménagée au sud du village (nommée « Sus-Les Bois » ou « Maison Nitot ») sur un grand terrain à environ deux kilomètres de son ancien château de famille. A cette Maison Nitot, une tour circulaire s’est s’ajoutée à la fin du siècle. A la suite d’une énième déception, Caroline de Saint-Cricq décide de vendre le domaine en 1868 à Henriette Taylor, rentière. Dans cette vente, le moulin n’est pas compris : elle y tient beaucoup trop, symbole d’un passé plus joyeux à ses yeux.

De plus amples informations concernant la vie de Caroline de Saint-Cricq, de sa famille, de ses malheurs et donc du domaine sussois sont à retrouver dans le livre Caroline de St Cricq & Franz Liszt, un amour impossible de Marie Baulny (Cercle Historique de l'Arribère).

Dans une histoire plus récente, ce château a abrité un aérium, un établissement de repos au grand air pour les enfants ou adolescents. Puis, c'est l'ADAPEI qui a occupé les murs du château, où de nombreuses sussoises ont travaillé. Le propriétaire des lieux n'a jamais souhaité vendre la bâtisse à l'ADAPEI, qui n'en sera donc que locataire jusqu'à son départ dans les années 1980.

Encore aujourd'hui privé, ce château n'est pas visible habituellement depuis le village. S'il l'est, ce n'est qu'en hiver, une fois toutes les feuilles des arbres qui le cachent sont tombées.

 

Les pigeonniers sussois

 

Les pigeonniers étaient, n'importe où, un signe de richesse et parfois même de noblesse ! Il existe deux charmants pigeonniers à Sus. Celui-ci est isolé dans une ancienne vigne et fait partie des dépendances du château Dufor (Dufaur ?), construit au XIXe siècle.

Il s’agit d’une tourelle carrée maçonnée sur deux niveaux. Le troisième niveau présente une structure de bois, ajourée en demi-lune sur la façade d’entrée. Les autres faces sont couvertes d’ardoises. La partie médiane de ce pigeonnier est aménagée pour l’élevage des pigeons, tandis que la partie basse sert de resserre au matériel vinicole.

Le deuxième pigeonnier de Sus est mentionné dans un recensement effectué 1676. Il appartient alors à Isaac de Sainet Sandeins propriétaire d’un château auquel cet élément est rattaché. Il prend la forme d’une tour circulaire coiffée d’une toiture en poivrière à coyau, petite pièce de charpente visant à atténuer la pente. Il est actuellement aménagé en logement. Le château en question n’est autre que le château dit de Fligny.

 

Sus durant la Seconde Guerre mondiale

 

La proximité entre Sus et Gurs a forcément, légèrement, impliqué la première dans l’histoire, dans les recherches, sur le camp qu’abritait la seconde lors de la Seconde Guerre mondiale.

De là, dès 1939, le 25 mars, le conseil municipal sussois, opposé à la présence du camp à tout juste cinq kilomètres, publiait ceci : "le déversement des égouts du camp dans le Lausset risquerait de provoquer les pires épidémies de fièvre typhoïde" et risquerait de transformer la rivière en "un égout à ciel ouvert".

Arthur Kœstler, réfugié hongrois et militant communiste, écrit au sujet des femmes dites indésirables, qu’il croise fréquemment. Il cite Sus notamment dans son ouvrage La lie de la terre, aux pages 312 et 314 : "6 juillet. Navarrenx. Vu plusieurs émigrées allemandes précédemment internées dans le camp de Gurs. On les a relâchées, elles ne savent ni où aller, ni que faire. Parlé à l'une d'elles dans un café. Elle dit qu'elle envoie des télégrammes dans tous les camps de concentration de France non-occupée pour retrouver son mari. (…) Des centaines de femmes dans ce cas vivent à Navarrenx, à Castelnau, à Sus, à Géronce et dans d'autres villages des alentours. La population les appelle les Gursiennes. Les paysans leur prêtent des chambres ou les font travailler dans les champs, au pair. Elles ont l'air sous-alimentées, épuisées, mais propres''.

Enfin, nous pouvons aussi citer le site internet du Mémorial du Camp de Gurs, relatant les commerces voisins et leurs “activités” : “Par ailleurs, d’autres filières peuvent être assimilées à celle des mercantis. Par exemple, peut-on croire que certaines fermes de la vallée, partiellement trans¬formées en auberges et rebaptisées pour la circonstance villa X, ou restaurant Y, parfois de façon plus évocatrice Au panier fleuri ou Les trois célibataires, n'aient toujours abrité que d'innocentes activités ? Elles prospèrent pourtant à Sus, à Géronce ou à Dognen.”

 

Hormis le camp, la commune a, comme tant d’autres communes, connu des tragédies durant la Drôle de Guerre. Il m’a été remis une photocopie livre relatant chronologiquement des événements qui se sont déroulés dans les Basses-Pyrénées durant ce conflit. Il s'agit de l'ouvrage Les Basses-Pyrénées. Occupation-Libération, 1940-1945 de Louis Poullenot, paru en 2008 chez Atlantica.

Ceci étant, voici ce qui y est écrit : “Le 12 Août : A Sus, Castaing-Debat, 24 ans, instituteur public, en vacances chez sa mère demeurant à Navarrenx, va se baigner au Gave, au retour de sa baignade vers 18 heures, il rencontre un convoi allemand ? Sans sommation, les Allemands le tuent d’une balle en pleine face. Le responsable de cet assassinat est le lieutenant Litz, à la tête du groupe Spielberg, section 03626E.

L'instituteur en question se nommait Léon Jean Castaing-Debat. Fils de Jean-Justin Castaing-Debat (commis des postes) et de Elisabeth Dabbadie (modiste), il est né à Paris dans le 15ème arrondissement le 27 Octobre 1920. Victime civile massacrée en début de soirée estivale de 1944... 

 

En découle de ces événements, conflits, bien plus que malheureux, un monument aux morts, nommant le Sussois Jean Pourrut tombé pour la France lors de la Seconde Guerre mondiale, mais aussi (et surtout, quelque part…) ceux tombés durant la Grande Guerre. Sobre au possible, sa base est en granit, d’un mètre de haut, et porte un bloc de marbre mesurant 80 centimètres. La seconde partie est en forme de dôme en arc de cercle. Ses quatre côtés sculptés présentent les attributs du mérite, tels que la Croix de Guerre, la Croix de la Légion d’honneur, la Médaille militaire et la couronne de laurier. Enfin, la troisième et ultime partie, la partie haute est un obélisque de 2 mètres de haut. Sa face médiane est ornée d’une palme d’un mètre de haut. L’ensemble du monument aux morts sussois est entouré par une chaîne, retenue par deux obus de pierre peints en noir.

Y est inscrit sur les quatre faces, en lettre dorées :

 

BALOU Léon ; BOUILHOU Jules ; CANDAU-TILH Urbain

CASENAVE Edouard ; CASSOU Henri ; JUNCA Etienne

LABORDE Léon ; LAGARDE Alexis ; LATREYTE Paul

MARZAT Célestin ; PATURLANNE Bernard ; PEDELABORDE Robert

SAUGNAC Jean ; POURRUT Jean (1939-1940)

 

A LA MÉMOIRE DES ENFANTS DE SUS

MORTS POUR LA PATRIE 1914 – 1918

ÉLEVÉ PAR SOUSCRIPTION PUBLIQUE

AVEC LE CONCOURS DE LA MUNICIPALITÉ

Ce qui pieusement sont morts pour la PATRIE

Ont droit qu'à leur cercueil la foule vienne et prie

 

La vie sussoise d’antan

 

Souvent source de sujets de discussions interminables, tant mentionnée, parfois regrettée : la vie d'antan, celle du milieu du siècle dernier paraît comme une mine d’or passée, symbole d’une époque révolue.

Pour mon humble contribution, je ne peux ajouter grand-chose, si ce n'est que le clocher de l'église St-Sauveur de Sus a été rénové aux alentours des années 1920 au vu des cartes postales de l'époque. Aujourd'hui "droit", on devine très nettement qu'avant le clocher était à trois niveaux, comme celui de Navarrenx. A l'occasion, on y trouvait aussi devant cette même église le cimetière de la commune, aujourd'hui déplacé à l'entrée du village en direction de Navarrenx.

 

Retour 60 ans en arrière, au travers d’une discussion avec mon grand-père. 

 

Pierre MARTIN : Il y a eu à Sus des lieux importants pour la vie du village, comme le cinéma ?

Jacques CLAVERIE : Oui, ça c’était au presbytère. C’était monsieur le curé, l’abbé Olhats, Dominique Olhats, curé de Sus et d’Angous dans les années 50 ou 55, qui s’en occupait. Il y avait une salle où il y avait des projections de films sur grand écran. Il y avait un escalier d’accès qui venait du chemin du presbytère, qui a justement été baptisé chemin du presbytère depuis. Il y avait beaucoup de monde, de gens qui allaient à ces séances de cinéma le Dimanche soir, me semble-t-il à 21h. On devait en avoir jusqu'à 23h oui. [Il marque un temps, sourit] Après, moi, j’avais droit à un régime particulier, privilégie dirais-je, puisque j’avais droit au chocolat au lait avec monsieur le curé. Le pourquoi du comment, c’est parce que c’était moi qui projetais les films. J’étais ce qu’on appelait projectionniste. A l’époque, tout le monde ne savait pas le faire. C’est Gilbert, mon frère aîné qui le faisait avant moi, monsieur le curé bien-sûr et moi-même qui le faisions. Je ne sais pas comment, mais j’ai dû apprendre oui. [...] Il y avait beaucoup de monde, je pense que c’était la sortie du week-end. Aujourd’hui on a d’autres sorties, d’autres loisirs, mais là, c’était le cinéma du Dimanche soir. Et il y avait des projections dans d’autres villages aussi.

PM : Cet abbé, c’est lui qui s’est occupé de la place du village ?

JC : Entre autres oui ! C’est lui qui a fait le béton à la place publique, qui a aujourd’hui été joliment rénovée. A l’époque ça avait été un premier progrès je dirais car elle a été bétonnée. Je me souviens avec Papa on avait amené de l’eau dans une tonne à eau pour l’aider à faire ce béton. Et monsieur le curé, c’était un homme très très adroit, très manuel, une force d’Hercule. C’est lui qui avait fait ce béton, celui de la place publique. 

PM : A Sus, il y avait d’autres lieux qui entretenaient la vie du village. Il y avait deux cafés, c’est ça ?

JC : Ah oui oui, il y avait le café Sahores, sur la place publique, à côté de l’église, et le café Bouilhou, rue de la Carrère. Il y avait un quillier chez Bouilhou, de même que chez Sahores d’ailleurs. On a parlé du cinéma du Dimanche soir, mais le Dimanche après-midi il y avait les quilles. Et la belote aussi.

PM : Un Dimanche chargé en somme !

JC : Ce sont des souvenirs. Des hommes, le béret, très bien habillés, très propres… c’était la sortie du Dimanche. On allait au café, c’étaient les quilles. Las quilhes e lou quilhè, les quilles et le quillier. Mais c’était quelque chose à cette époque eh !

PM : Autre souvenir, plus vieux cette fois-ci: le catéchisme. Comment ça se passait le catéchisme à Sus ?

JC : Pourvu que le temps le permette, le catéchisme se passait au presbytère, sous les tonnelles. Il y avait deux bancs, un de chaque côté de la porte d’entrée du presbytère. On remplissait les bancs. On devait être une bonne douzaine je pense. Oh oui, facilement. Il n’y avait que des Sussois. 

PM : En parlant des petits Sussois, l’école de Sus ?

JC : Il y avait deux classes : la petite et la grande école. La petite étant les actuelles cuisine et salle de vote, la grande étant l’école actuelle. Il y avait deux postes d’instituteurs. Les plus anciens que moi te diront qu’il y avait Monsieur et Madame qui étaient instituteurs, tous les deux. Moi j’ai connu monsieur Petitbon. Là aussi, ce sont des souvenirs. Un homme d’une intégrité, un homme très très bien, un bon instituteur ce monsieur Petitbon. Que des bons souvenirs. C’est lui qui m’a mené au certificat d’étude. Maintenant, il n’y a plus ce certificat d’étude.

PM : On appellerait ça le Brevet des collèges peut-être ? 

JC : Ah ce n’est peut-être pas loin de correspondre. Ce n’est pas loin d’être un équivalent du Brevet, c’est possible.

Entretien tenu le Samedi 21 Juillet 2012

 

Comment parler de la vie d'antan sans parler des modes de déplacement, à une époque où se sont développés de façon exponentielle.

Il est difficile d'imaginer le village sans toutes les routes goudronnées qui l'entourent, et le traversent. Ces routes permettent de circuler de façon plus simple. Car il faut rappeler que la route d'Oloron, qui passe entre le gave et le village, ne fut ouverte qu'en 1997 (inaugurée le 14 Avril 1997, en présence de François Bayrou, alors ministre de l'Education Nationale du gouvernement d'Alain Juppé, sous la présidence de Jacques Chirac).

Pour autant, il n'était pas impossible de circuler. Il y avait toujours la possibilité de rester dans le village. Comme il est mentionné auparavant, il y avait tout le nécessaire dans Sus pour vivre : une épicerie, deux bars, une boulangerie, une poste... Mais, il y avait aussi la possibilité de prendre son vélo, et de rejoindre Navarrenx. Et depuis Navarrenx, rejoindre Orthez en autocar. Tout cela était une organisation bien particulière. Voici un extrait d'une lettre aujourd’hui centenaire, issue d’archive familiale :

« L’autobus qui arrive à Navarrenx vers 9h15 correspond toujours avec la rurale d'Orthez. Les jours impairs elle part de Navarrenx à 9h15, les jours pairs vers 10h […] Elle doit régulièrement arriver à Navarrenx à 4h les jours impairs et à 15h30 les jours pairs. Voilà qui est compliqué ! ...»

Il y avait aussi bien entendu le tram. Il a été ouvert au public en 1901 puis fermé en 1930, ses rails passaient dans Sus, devant l’ancienne agence de poste, actuelle route du Haut-Béarn. La halte de Sus était au quartier dit de la Gare et était desservie par la société du chemin de fer de Pau-Oloron-Mauléon, le fameux POM, réseau de chemins de fer secondaire concédé par le département.

 

Enfin, il y a bien entendu les faits divers, la rubrique des chiens écrasés, qui font la vie de tous les villages, quels qu'ils soient. Le quotidien local La République des Pyrénées a mis à disposition ses archives, et ce depuis 1944. Il est donc aisé de trouver les faits divers qui ont concerné Sus depuis l'après-guerre.

Sommairement, reviennent très régulièrement des articles concernant la communauté de Tabitha's Place, le golf du domaine Nitot ou la vente du château de Fligny. A ceux-là, s'ajoutent deux faits divers guère banals.

En Octobre 1996, un pompier volontaire de 37 ans, Alain Espil, s’est retrouvé enseveli dans le puits de la place du village, dimanche soir. L’engagé de Navarrenx a été dégagé au bout de 41 heures par les sauveteurs et a été hospitalisé à Pau, souffrant de traumatismes aux jambes. On n’est pas sur du 127 heures, mais on s’en rapproche. Le pompier s’est retrouvé ainsi alors qu’il y allait sauver un chien. Au moment où il atteignait l'animal, il avait été enseveli sous une pluie de gravats et n’a pu se dégager. Une quarantaine de sauveteurs, pompiers, gendarmes, médecins et spéléologues (sans parler “des mamies venues apporter des soupes”) se sont affairés depuis, autour du puits d'une douzaine de mètres de profondeur pour tenter de le dégager, en utilisant des sections de tuyaux, installées dans le puits pour prévenir de nouveaux éboulements. Alain Espil dira même que “ce con de chien m’a sauvé en plus !”. Visiblement, la brave bête et le pompier se seraient mutuellement réchauffés. Le puits est aujourd’hui condamné.

Le second en question se déroule en 2015. En ce jour de Fête Nationale, le Tour de France était de passage à Sus. Le village étant en course pour le 6ème Grand Prix St Michel des Communes Gourmandes, la biscuiterie St Michel était elle aussi présente. Ainsi, le président du jury de ce concours, Bernard Hinault, le Blaireau, héros du cyclisme, quintuple vainqueur du Tour, s'est arrêté à Sus le temps de quelques photos et amabilités. Accompagné du député Jean Lassalle, il a été accueilli par Marie-France Lassalle, maire de la commune. L'animation assurée par de belles parties de pala, ainsi que par Sink et Lous deus Remparts (deux groupes de musique locaux) a été appréciée par la totalité du public présent, venu acclamer les coureurs ! Le peloton s’est même longuement arrêté à Sus, route de la Soule, à cause d’une chute impliquant nombre de coureurs.

 

La fontaine de Poursiegt

 

La maison dans laquelle j’ai grandi est au « Chemin Poursiegt ». J'ai voulu demander à mon grand-père pourquoi ce chemin s'appelait ainsi. L’occasion de découvrir, ou de redécouvrir les origines de l'appellation de ce chemin.

 

Pierre MARTIN : Pourquoi le chemin Poursiegt s'appelle-t-il ainsi ?

Jacques CLAVERIE : Son nom vient de la fontaine, de la hoùn de Poursiegt. […] Poursiegt est un lieu-dit, juste en descendant au gave, en suivant ce chemin-là, qui maintenant a été baptisé « chemin Poursiegt ». Les personnes anciennes du village, qui étaient attachées à ce nom de Poursiegt, ont voulu maintenir le nom pour ce chemin.

PM : Pas que ceux du coin, c'est tout le village qui a voulu maintenir ce nom ?

JC : Ah mais ça n'a pas d'importance ! […] Ce sont les gens qui devaient baptiser, et donner les noms aux rues. [Il commence à évoquer des souvenirs de jeunesse] Les personnes anciennes, presque toutes les personnes du village je pense, y allaient, mais là je te parle d'un temps, il y a au moins 50, 60 ans de ça. Les personnes allant laver le linge aux lavoirs, il y avait deux lavoirs. Tu voyais les femmes du village passer avec leurs seaux de linge, leurs bassines de linge, souvent en suspend du guidon du vélo. Cette fontaine est maintenant abandonnée, il n'y a que des ronces.

PM : On peut toujours y passer, il me semble que…

JC : Ah non, tu ne vas pas l'approcher, il n'y a que des ronces. [Note : à l'heure où ces lignes sont écrites, en Mars 2020, la fontaine a été nettoyée et est entretenue]

PM : Vraiment inaccessible ?

JC : Ah il me semble, il me semble. Un certain temps, ça été entretenu. Il y avait, je crois, « les Truites », on appelait ça « les Truites ». Un certain monsieur de Susmiou s'occupait des truites. Mais là, je ne pense pas que… non, il n'y a que des ronces. Et on avait accès au gave par-là, mais je ne sais pas si c'était un accès public. Plutôt privé quand même. Mais on y avait accès. On a des souvenirs, là, j'en ai des souvenirs dans cette fontaine. Il y avait une grande pente, qui appartenait à Madame Pucheu, et je me souviens de périodes de neige. Quel âge j'avais ? 10 ans peut-être. On allait se rouler, on dévalait la pente, tu penses si nos parents pouvaient être tranquilles […] parce que c'était vraiment pentu ! Je me rappelle de ça, entre autre.

Entretien tenu le Samedi 21 Juillet 2012

 

Pour finir…

 

Pour en revenir au village en lui-même, et ce dans une histoire encore un peu plus récente, Sus possédait vous l'aurez compris une épicerie, deux quilliers, un cinéma, un bureau de poste, une gare... une époque regrettée au possible. Non sans rien en retour, puisque des activités, entrepreneuriales existent toujours, en parallèle d’un monde associatif vivant au possible. Respectivement, comment ne pas parler du golf redonnant une seconde vie au domaine Nitot, des entreprises d’animation, maçonnerie, ou pâtisserie, associée au comité des fêtes, chasseurs, pelotaris, traileurs, marcheurs…

 

Pour terminer cet écrit sur une note plus légère, voici deux dictons au sujet de Sus… et des Sussoises:

"Sus qu'a toustem lou dessus" (Sus à toujours le dessus)

"Hilhoutetes de Sus, que s'en an hèyt a cade dus" (Fillettes de Sus, chacune a eu deux galants)


Personnalités sussoises

 

Roland (né en 736 - décédé le 15.08.778 à Roncevaux) : Guerrier médiéval et neveu de Charlemagne, on lui accorde la légende de la fontaine de Roland, dans la forêt sussoise.

Pierre de St-Cricq (né le 24.08.1772 à Orthez - décédé le 25.02.1854 à Pau) : Pair de France, ministre, député, conseiller général et grand officier de la Légion d’Honneur a vécu à Sus.

Raymond Dufaur (né le 13.08.1802 à Navarrenx - décédé le 19.02.1878 à Sus) : Magistrat, juge de paix du canton de Navarrenx, conseiller général lors du coup d’État du 2 Décembre 1851 et député monarchiste des Basses-Pyrénées, il est décédé à Sus.

Caroline de St-Cricq (née le 09.11.1810 à Pau - décédée le 15.04.1872 à Pau) : Fille de Pierre de St-Cricq, élève et amour du compositeur et virtuose hongrois Franz Liszt, a vécu à Sus.

Francis Jammes (né le 02.12.1868 à Tournay - décédé le 01.11.1938 à Hasparren) : Poète, romancier, dramaturge et critique français de renom, souvent de passage à Sus étant jeune.

Jeanne Labourdette (née le 03.10.1870 à Navarrenx - décédée le 05.03.1918 à Gravelines) : infirmière major de la Grande Guerre morte pour la France, fréquentait la paroisse de Sus.

Léon Jean Castaing-Debat (né le 27.10.1920 à Paris - décédé le 12.08.1944 à Sus) : instituteur froidement abattu par les Allemands sur les berges sussoises du gave.

Raymond Grant (né le 03.09.1921 à Sus - décédé le 06.08.2004 à Navarrenx) : Onzième baron de Longueil et peintre de renom, ce Sussois de naissance est aussi le grand-père de Rachel Grant, James Bond Girl dans Meurs un autre jour aux côtés de Pierce Brosnan.

Jean Bouilhou (né le 07.12.1978 à Pau) : Joueur de rugby à XV formé au Stade Navarrais et à la Section Paloise, avant de faire une grande carrière au Stade Toulousain (392 matches, 112 matches, quatre fois champion de France, trois fois d’Europe) avant de revenir à la Section Paloise. Il est sussois de par sa branche paternelle.

 

Chronologie

 

Fin VIIIe siècle : Passage supposé de Roland à Sus

XIIe siècle : Première mention de Sus-Maïour

1281 : Recensement d’un château féodal

1385 : Trente feux recensés à Sus

XVe siècle : première église sussoise connue

1569 : l'église de Sus brulée par les troupes de Jeanne d'Albret

1676 : construction du premier pigeonnier de Sus

XVIIe siècle : début de la construction de l'église St-Sauveur

XIXe siècle : construction du second pigeonnier de Sus

1814 : Des hommes de Wellington à Sus ?

1820 : Le domaine sussois devient propriété de Pierre de Saint-Cricq, le lègue à sa fille en 1835

1839 : Vente du château du domaine

1843 : Construction de la Maison Nitot

1868 : Vente du domaine, hormis le moulin

1873 : restauration de l'église St-Sauveur, suivie de celles de 1920, 1937 et début des années 2010

Années 1980 : Départ de l’ADAPEI de Sus

1939 : Le conseil municipal s’attarde sur le camp de Gurs

1944 : Instituteur abattu par les Allemands à Sus

Années 1950 : Place du village rénovée, puis en 2009

1983 : La communauté Tabithas’s Place s’installe à Sus

1996 : Un pompier passe 41 heures enseveli dans le puits de Sus

1997 : La déviation est inaugurée

2015 : Le Tour de France s’arrête à Sus

2017 : Inauguration du parc d’activités Nitot

 

 

 

Sources:

 

Pour en savoir plus sur Sus sans quitter PilouBéarn:

 

Sus 1920